lesbagatellesdemarie

" Ma fille.
Lorsque tu liras cette lettre, mes forces se seront épuisées ; j'espère que tu ne m'en voudras pas, j'ai préféré t'éviter des adieux inutiles. Enterrer son père une fois, c'est déjà bien assez. (...)
Ma fille, merci pour ces jours que tu m'as offerts. Cela faisait si longtemps que je les guettais, si longtemps que je rêvais de faire la connaissance de la femme merveilleuse que tu es devenue.C'est l'un des grands mystères de la vie de parent que j'aurai appris ces derniers jours. Il faut savoir apprivoiser le temps où l'on rencontrera l'adulte qu'est devenu son enfant, apprendre à lui céder la place. Pardon aussi pour tous les manquements de ton enfance dont je suis responsable. J'ai fait de mon mieux. Je n'ai pas été suffisamment là, pas autant que tu le souhaitais ; j'aurais voulu être ton ami, ton complice, ton confident, je n'ai été que ton père, mais je le serai pour toujours. Où que j'aille désormais, j'emmène avec moi le souvenir d'un amour infini, celui que je te porte. Te souviens-tu de cette légende chinoise, cette histoire si jolie qui racontait les vertus d'un reflet de lune dans l'eau ? J'avais tord de ne pas y croire, là aussi, tout n'était qu'affaire de patience ; mon voeu aura fini par se réaliser puisque cette femme que j'espérais tant voir réapparaître dans ma vie, c'était toi.
Je te revois encore petite fille, quand tu courais dans mes bras, c'est idiot à dire, mais c'est la plus jolie chose qui me soit arrivé dans ma vie. Rien ne m'aura rendu plus heureux que tes éclats de rire, que ces câlins d'enfant que tu me faisais quand je rentrais le soir. Je sais qu'un jour, quand tu seras libérée du chagrin, les souvenirs te reviendront. Je sais aussi que tu n'oublieras jamais les rêves que tu me racontais quand je venais m'asseoir au pied de ton lit. Même dans mes absences, je n'étais pas aussi loin de toi que tu le croyais, même maladroit, malhabile, je t'aime. Je n'ai plus q'une seule chose à te demander, promets-moi d'être heureuse.
Ton papa. "
Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites - Marc Levy-



Tu me manques aussi Papa.
J'aurais tant voulu te dire...
Tant voulu t'aimer mieux.
Marie.

Que tu sois là jusqu'à la fin
Que tu me serres dans tes bras
Que tu m'enlaces sans te lasser
Que je t'embrasse sans m'ennuyer

Que tu me tiennes par la main
Que la douleur s'efface enfin
Laisse la place à la quiétude
Que tu sois là pour m'apaiser

Que tes caresses soient mes remèdes
Que tu sois là pour me soutenir
Et que tu aies confiance en moi
Que tu sois beau que tu sois fort

J'aurais voulu te dire mes goûts
Pour la musique et la sculpture
Que tu approuves mon talent
Que tu pardonnes mes  erreurs

Et que tu m'aimes un peu aussi
Et que ton coeur  par tous les temps
Vienne se souvenir  que dans ta vie
il fut un jour une marie.

-juin 2008-
cette marie que tu connus
et j'ai choisi ici de te dire " Tu "...

" les hommes, dit le petit prince, ils s'enfournent dans les rapides, mais ils ne savent plus ce qu'ils cherchent.
Alors ils s'agitent et tournent en rond . (...)
Les hommes de chez toi, dit encore le petit prince, cultivent cinq mille roses dans le même jardin...et ils n'y trouvent
pas ce qu'ils cherchent. Et pourtant ce qu'ils cherchent pourrait être trouvé dans une seule rose ou un peu d'eau.
Et le petit prince d'ajouter : mais les yeux sont aveugles. il faut chercher avec le coeur ". (...)
 A de Saint Exupéry

Là est le désir... et non le besoin...
L'homme a des besoins qui sont inhérents à sa part d'être biologique. ces besoins assurent le maintien des organismes.
L'homme a également des désirs qui sont liés à ce qu'il est d'une personne humaine qui traverse la vie, qui fait des rencontres et vit des aventures. Ces désirs ont leur source au contact des autres.
Le besoin, en tant que tel ne peut être assouvi une fois pour toute ; il meurt une fois rassasié pour renaître un peu plus tard....
Il devient quelquefois une escalade.... le vouloir plus, le vouloir mieux...l'obtention, la performance....
...Et si nous pensions autrement ....
Et si le bonheur était non dans l'atteinte mais dans l'approche....
Et si la tension vécue durant la période de désir avait plus d'importance pour le cheminement de notre personne que la satisfaction ressentie au moment de l'accomplissement...
Le désir ne se situe-t-il pas au delà de la satisfaction ?
L'essentiel  n'est-il pas de désirer... et non pas de désirer ceci ou cela, celui-ci ou celui-là ?
Le désir n'a-t-il pas pour but cette quête de l'infini ?
Le bonheur pourrait donc être quelque chose de l'ordre de tendre vers cette chose désirée....Car être n'est-il pas devenir ?
Si le désir, comme je le comprends, est de l'ordre du fantasme, du fabuleux, une émanation de l'imaginaire... alors tout est possible...
C'est parce que, entre le monde imaginaire et la réalité, il y a tout un monde qu'il est des limites..Par ce que ce passage à la réalité en impose nécessairement. Et c'est là que la raison et la morale interveinnent.
parce que le désir qui permet de se projeter dans l'avenir demeure dans tous les cas un manque, le manque  à combler...
Il reste néanmoins fondamental parce qu'il nous permet de nous interroger, de douter, de grandir ...
Parce que ledésir nous permet d'être.
JJ Rousseau ne l'a pas si bien dit : " Malheur à qui n'a plus rien à désirer ".
Marie (mai2008)

*** étymologiquement désir du latin desiderare signifie " regretter une étoile disparue ".